Monsieur Philippe âgé de 41 ans pratique le tennis de loisirs à raison d’une heure par semaine. Au cours de ses vacances, il a prévu d’effectuer un stage de tennis de façon à progresser notamment sur son service.
Le stage de tennis s’effectue du lundi au vendredi à raison de 2 heures le matin et 3 heures l’après-midi. Au cours du 2ème jour, Monsieur P ressent une douleur au niveau du coude ainsi qu’une gène lors de la pratique du revers. Comme il est prévoyant, il applique de la pommade anti-inflammatoire qu’il avait emmenée avec lui. Au 4ème jour, le revers est impossible à effectuer et Monsieur P ne peut jouer qu’en effectuant des coups droits. L’application de pommade est inefficace et le soir, il ne peut plus se servir à boire tellement la douleur est importante. Sur les conseils d’un stagiaire, il met en place un strapping pour continuer à jouer. Il réussit à finir son stage. En quittant le stage, tout geste au niveau du coude est devenu extrêmement douloureux et il présente des douleurs à l’extension du bras, notamment lorsqu’il passe les vitesses de sa voiture.
En rentrant, il décide de consulter immédiatement son médecin qui fait le diagnostic d’épicondylite. Il est décidé de mettre en place des séances de rééducation avec ultrasons et massages transverses profonds. Des pansements occlusifs sont réalisés en association avec des séances de mésothérapie. Au bout de 2 mois, les douleurs ont disparu et Monsieur P. a pu reprendre son tennis à raison d’une heure, une fois par semaine.
Les tendinites sont fréquentes en pathologie sportive. Elles sont liées la plupart du temps à une surutilisation du tendon. Un certain nombre de facteurs doivent être analysés afin de prévoir la meilleure thérapeutique :
La technique
L’entraînement
L’échauffement
La diététique (hydratation et nutrition)
Le terrain
Le matériel
Les troubles statiques
Les facteurs psychologiques.
L’hygiène bucco-dentaire
Les facteurs climatiques
L’ensemble de ces facteurs doit être pris en compte, de façon à éviter l’apparition de cette tendinite et surtout la récidive après la thérapeutique adaptée.
Le diagnostic de l’épicondylite (tendon commun dont la partie superficielle est formé d’avant en arrière par le 2ième radial, l’extenseur commun des doigts, l’extenseur propre du petit doigt et le cubital postérieur, la partie profonde est constituée par le court supinateur) est clinique et basée sur le triptyque suivant :
douleur à la contraction résistée des muscles épicondyliens (extension du poignet).
douleur à l’étirement des muscles épicondyliens.
douleur à la palpation de l’épicondyle au niveau de l’insertion des muscles épicondyliens.
Le bilan radiographique est en général normal. Il peut montrer des appositions périostées voire des calcifications en regard de l ‘épicondyle.
Enfin, il convient de préciser le stade :
stade I douleur au repos après l’entraînement
stade II douleur de dérouillage disparaissant en fin d’échauffement
stade III douleur pendant l’entraînement
stade IV douleur empêchant l’effort
Le traitement sera basé sur le repos du tendon. Ce repos est relatif puisque le sportif peut continuer sa préparation physique notamment la course à pied. Les différents facteurs seront analysés et corrigés (analyse complète de la raquette : tamis, grip, tension du cordage, longueur de la raquette…).
Le traitement médical associera des séances de rééducation composées d’ultrasons, de massages transverses profonds, d’ionisation, de TENS avec massage décontracturant des muscles épicondyliens suivi de séances d’étirements. Ces séances de rééducation seront terminées par un glaçage de 15 minutes. Lorsque la contraction contre résistance et l’étirement seront indolore, des contractions excentriques seront réalisées (protocole de Stanish).
Des séances de mésothérapie seront pratiquées par un médecin formé à cette technique. Des pansements occlusifs peuvent être effectués à l’aide de pommade anti-inflammatoire. La pose d’un strapping ou d’une orthèse peut compléter le traitement.
Les infiltrations ne seront effectuées qu’en cas de nécessité absolue après un traitement médical bien conduit. Dans les formes les plus sévères et chroniques, une opération chirurgicale pourra être effectuée, après avoir éliminé les autres étiologies d’épicondylalgie.
La reprise sera effectuée de manière très progressive avec un partenaire de tennis de bon niveau. La technique sera vérifiée par un professionnel du tennis (les différentes prises, le revers…).
BIBLIOGRAPHIE :
Chaduteau P., Paris L. 1999
Travail excentrique et tendinite.
Sport Med, 109, 25-28.