Préambule

Les injections de PRP peuvent être une alternative lorsque les injections intra-articulaires de corticoïdes ou d’acide hyaluronique sont inefficaces.

Les injections de PRP peuvent être une alternative lorsque les injections intra-articulaires de corticoïdes ou d’acide hyaluronique sont inefficaces. Les capacités de régénération cartilagineuse in vivo et in vitro induites par les facteurs de croissances sont bien connues. L’apport de ces facteurs de croissance permet de stimuler la réparation cartilagineuse en favorisant la synthèse du collagène et l’activation des chondrocytes. Le plasma riche en plaquettes (PRP) peut faire partie de l’arsenal thérapeutique pour traiter les lésions de cartilage.


 


FACTEURS DE CROISSANCE :


bFGF (basic fibroblaste growth factor) -> prolifération fibroblastique et endothéliale.


TGFbéta1 (Transforming growth factor) -> formation de tissu de granulation, épithélialisation.


PDGF (platelet derived growth factor) -> formation de tissu de granulation, angiogénèse, épithélialisation.


VEGF (vascular endothelial growth factor) -> rupture de la membrane basale, hyperméabilité capillaire, fuite des protéines plasmatiques, migration et multiplication des cellules endothéliales de la paroi vasculaire.


 


Les plaquettes libèrent les facteurs de croissance 10 minutes après la coagulation. La sécrétion des facteurs de croissance atteint 95% en 1 heure et leur diffusion dépasse peu le site de la lésion


4 millions d’italiens souffrent d’arthrose avec une prédominance pour l’arthrose du genou. Les hommes sont le plus souvent atteints avant l’âge de 50 ans. En revanche, après 60 ans, l’atteinte est préférentiellement féminine. Les infiltrations pour la gonarthrose sont largement utilisées et les auteurs (Cerza F. et al.) ont voulu comparer l’injection d’acide hyaluronique versus l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) sur deux groupes de patients atteints de gonarthrose. Au total 120 patients ont été suivis cliniquement et radiographiquement. Les gonarthroses ont été classées par grade de Kellgren et Lawrence (degré 1,2 ou 3), les degrés 4 ont été exclus. Le premier groupe comprenant 60 patients ont reçu 4 injections intra-articulaires de PRP et un deuxième groupe de 60 patients on reçu 4 injections intra-articulaires d’acide hyaluronique. Les patients ont été suivis à 4,12 et 24 semaines après la première injection. Le protocole post-injection ne comprenait pas de restriction pour l’activité physique. Les résultats montrent que le traitement par injection de PRP entraîne une amélioration dès la dernière injection qui augmente régulièrement jusqu’à la 24ème semaine, amélioration qui est statistiquement significative par rapport au groupe d’acide hyaluronique. Le pire résultat a été obtenu par l’injection l’acide hyaluronique sur des grades 3 de gonarthrose tandis que les résultats du PRP n’ont pas montré de résultat significatif quelque soit le grade de gonarthrose. Les auteurs concluent que le traitement par PRP montre des améliorations significatives comparées au traitement par acide hyaluronique. Ces améliorations semblent plus efficaces notamment en cas de grade 3. Malgré le faible nombre de patients, les analyses statistiques semblent confirmer les meilleurs résultats du PRP même dans les hauts degrés de gonarthrose.


Le but de cette étude (Silardo G. et al.) a été d’observer en double aveugle l’efficacité du PRP comparé à l’acide hyaluronique chez des patients atteints de gonarthrose. 109 patients au total ; 55en acide hyaluronique et 54 en PRP ; ont été traité et suivis durant 12 mois. Des patients de plus de 18 ans avec des histoires cliniques supérieur à 4 mois de douleurs et de gonflement du genou avec des images radiographiques montrant des lésions dégénératives (Kellgren-Lawrence ≥ 3) 3 injections ont été faites une fois par semaine et les patients ont été contrôlé à 2,6 et 12 mois. Quelques rares cas de douleurs ont été répertoriés, préférentiellement au niveau du groupe PRP avec une augmentation significative des douleurs après l’injection. Les différentes évaluations effectuées au cours du suivi n’ont pas montré de différence statistiquement significative entre les 2 techniques. Cependant, une tendance semble ce dégager dans le groupe PRP pour une amélioration des lésions dégénératives de bas grade (Kellgren et Lawrence ≥ 2). Les conclusions indiquent que les injections de PRP offre une amélioration significative à 1 an de suivi. Il n’y a pas de différence significative avec l’acide hyaluronique. Toutefois, il est à noter un résultat prometteur pour des lésions dégénératives de bas grade.


 


Anitua et al. dans une étude sur des patients arthrosiques indiquent que le PRP (concentré plaquettaire 2 à 3 fois) montre des effets positifs sur les chondrocytes par un rôle stimulateur de la sécrétion d’acide hyaluronique et l’angiogenèse. Par ailleurs, dans une autre étude (Sanchez et al.), l’injection de PRP pour des patients atteint de gonarthrose comparés à un groupe contrôle traité par injection intra-articulaire d’acide hyaluronique à raison de 3 injections à une semaine d’intervalle, entraîne dans 33,4 % des cas des résultats positifs à la douleur à 5 semaines dans le groupe PRP versus 10 % dans le groupe d’acide hyaluronique. Les effets bénéfiques entre 6 et 12 mois n’ayant pas été analysé, ne permettent pas de conclure au bénéfice du PRP par rapport à l’acide hyaluronique.


 


Une autre étude (Kon et al.) indique que l’association d’acide hyaluronique et de PRP aurait un effet bénéfique et soulagerait mieux les symptômes des patients présentant une arthrose d’intensité légère à modérée. Les deux produits agiraient par des mécanismes biologiques différents. Il faut attendre d’autres études pour savoir si l’association entraîne un réel avantage.


 


Les premières études au niveau cartilagineux donnent des résultats tout à fait favorables. Il est peut être intéressant d’espacer les injection de PRP au niveau articulaire, 2 injections à 15 jours ou 3 semaines d’intervalle et de réinjecter 1 an après en fonction de l’évolution clinique et radiologique. Il conviendra dans l’avenir de définir les indications précises et de préciser les différents protocoles en fonction des sites injectés (genou, hanche, cheville, épaule).


 


BIBLIOGRAPHIE :


Anitua E, Sánchez M, Nurden AT, Zalduendo MM, de la Fuente M, Azofra J, Andía I.


Platelet-released growth factors enhance the secretion of hyaluronic acid and induce hepatocyte growth factor production by synovial fibroblasts from arthritic patients.


Rheumatology (Oxford). 2007 Dec;46(12):1769-72. Epub 2007 Oct 17.


 


Sánchez M, Anitua E, Azofra J, Aguirre JJ, Andia I.


Intra-articular injection of an autologous preparation rich in growth factors for the treatment of knee OA: a retrospective cohort study.


Clin Exp Rheumatol. 2008 Sep-Oct;26(5):910-3.


 


Kon E, Mandelbaum B, Buda R, Filardo G, Delcogliano M, Timoncini A, Fornasari PM, Giannini S, Marcacci M.


Platelet-rich plasma intra-articular injection versus hyaluronic acid viscosupplementation as treatments for cartilage pathology: from early degeneration to osteoarthritis.


Arthroscopy. 2011 Nov;27(11):1490-501. doi: 10.1016/j.arthro.2011.05.011. Epub 2011 Aug 10.


 


Silardo G., Kon E., Di Martino A., Di Mattéo B., Merli M.L., Cenacchi A., Fornasari P.M., Marcacci M.


Platelet-rich plasma vs hyaluronic acid to treat knee degenerative pathology: study design and preliminary results of a randomized controlled trial.


B.M.C musculoskeletal disorders 2012, 13. 229.


 


Cerza F., Carni S., Carcangiu A., Di Vavo I., Schiavilla V., Pecora A., De Biasi G., Ciufreda M.


Comparison between hyaluronic acid, platelet rich plasma, intra-articular infiltration in the treatment of gonarthrosis.


A.J.S.M. PreView published on October 25, 2012 : 1-6.

Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

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