Préambule
Le plasma riche en plaquettes (PRP) est un produit autologue qui provient du propre plasma du patient qui contient des facteurs de croissance, des médiateurs et des modulateurs de l’inflammation, une variété de protéine plasmatique qui contribue au processus de guérison. Il peut également être associé a de l’acide hyaluronique (HA) pour un meilleur résultat. Ces injections sont de plus en plus courantes dans le traitement de l’arthrose du genou. De nombreuses études randomisées, avec des cas témoins contrôlés, ont montré l’efficacité de ce type de traitement dans l’arthrose du genou.
Mais quel est vraiment l’effet du PRP ou de cette combinaison de PRP-HA sur le cartilage de manière objective ? Comment le mesurer ? La meilleure façon de le savoir est d’utiliser l’IRM en réalisant des séquences spéciales.
Laredo J.D. (1) nous rappelle : « Les séquences d’acquisition IRM utilisées pour la volumétrie du cartilage diffèrent de celles utilisées en routine clinique. Des séquences tridimensionnelles en écho de spin 3D ou en écho de gradient 3D avec excitation sélective de l’eau (FS- FLASH/SPGR ou 3D-DESS) en haute résolution ont été́ développées pour quantifier précisément la volumétrie du cartilage. L’acquisition volumique permet de reproduire les mêmes plans de coupe lors d’examens itératifs et donc de s’affranchir des variations de positionnement des patients ce qui facilite le suivi longitudinal. Sans surprise, une diminution rapide du volume de cartilage est corrélée au recours à un remplacement prothétique dans l’année ou les années suivantes.»
Dans cette étude (2) les auteurs ont étudié les effets du PRP sur les caractéristiques du cartilage en effectuant des séquences spéciales en IRM. Constitué de 2 groupes de 23 genoux (grade II) avec ou sans PRP, mais tous avaient les mêmes exercices physiques. Le groupe PRP a reçu 2 injections a 1 mois d’intervalle. Avant et 6 mois après le traitement, une évaluation par échelle visuelle analogique , le test de WOMAC ainsi qu’une IRM ont été effectués de façon à évaluer le volume du cartilage fémoro-patellaire ainsi qu’une éventuelle présence de synovite. Dans le groupe PRP, l’évolution est bien meilleure et statiquement significative. De plus, en comparant les deux groupes, le volume du cartilage fémoro-patellaire et la synovite ont nettement été améliorés dans le groupe PRP. Cela demande a être confirmé par un échantillon plus important.
Une autre étude( 3) a comparé l’efficacité de l’injection intra-articulaire de plasma riche en plaquette (PRP) combinée avec de l’acide hyaluronique (HA) préparé avec le cellular matrix versus des injections intra-articulaire avec deux différents types d’acide hyaluronique pour traiter la gonarthrose. 53 patients (90 genoux, grade I a III) ont été divisé en trois groupes. Le premier groupe comprend 19 patients qui ont été traités avec trois injections tous les 15 jours avec le cellular matrix PRP-HA. Le deuxième groupe de 19 patients a été traité avec une injection intra-articulaire d’acide hyaluronique 2% non réticulé avec trois injections à une semaine d’intervalle et un troisième groupe de 15 patients qui a été traité par trois injections à une semaine d’intervalle avec de l’acide hyaluronique à 2% non réticulé associé à du Mannitol. Tous les patients ont été évalués avec l’échelle visuelle analogique, le WOMAC ainsi que l’index Koos. Par ailleurs, l’épaisseur du cartilage a été étudiée par ultrason sur les compartiments latéral, trochléaire et médial avec une valeur moyenne entre 2 et 2, 5 mm. Ces mesures ont été faites au début du traitement et à chaque visite de 6 et 12 mois après les injections. Les résultats montrent une différence significative dans le groupe cellular matrix comparé aux deux groupes traités par acide hyaluronique aussi bien dans l’échelle visuelle analogique que le WOMAC et le Koos. Une différence hautement significative a été constatée (P< 0.01) à 6 et à 12 mois. En revanche, une détérioration des valeurs des tests a été enregistrée dans les 2 groupes avec l’HA entre 6 et 12 mois. Les résultats montrent dans le groupe traité par cellular matrix, une amélioration statistiquement significative de l’épaisseur du cartilage à 6 et 12 mois, surtout dans le compartiment médial et latéral par rapport aux mesures faites au début. En conclusion : Le cellular matrix (PRP HA) est une combinaison très intéressante qui peut être considérée comme une bonne option pour retarder la chirurgie prothétique quand elle est nécessaire.
Ces 2 études viennent confirmer notre expérience de terrain depuis 6 ans à la clinique Ramsay sante Claude Bernard et nous expliquer la durée d’amélioration chez certains patients de l’effet de l’injection de cette association de PRP-HA dans le cadre de son renouvellement (2 à 3 ans). Ce qui nous laisse espérer la possibilité de retarder de manière significative la mise en place d’une prothèse.
La répétition de ce type d’injections doit avoir en plus un facteur aditif qui sera confirmé d’ici quelques années (dans 5 ans de façon a avoir un recul globale de plus 10 ans de suivi des premiers patients).
Bibliographie :
1 - Laredo J.D.
Données nouvelles dans l’imagerie du cartilage
Bull. Acad. Natle Méd., 2018, 202, nos 1-2, 153-171, séance du 27 février 2018
2 - E. Ghorbani, M. Sanei, S.M. Rayegani, M. Babaee, R. Soleimani.
Does platelet rich plasma change the volumetric findings of MRI imaging? (A randomized clinical trial).
Physical medicine and rehabilitation research center, Shahid Beheshti University of Medical Sciences.
Radiology department, Shaid Beheshti University of medical science, Tehran, Iran, Isalmic Republic of Ireland
3 - Branko Barac, Nemanja Damjanov, Ana Zekovic. 2019
The new treatment approach in knee osteoarthritis: Efficacy of cellular matrix combination of platelet rich plasma with hyaluronic acid versus two different types of hyaluronic acid (HA) (prospective, randomized, double blind control study).
Institut of rheumatology. Belgrade Serbia.
