Préambule

« Je n’y arriverai pas ! », « je suis nul ! », « j’ai peur ! »… Combien de parents, d’entraîneurs, de cadres sportifs ont entendus ces phrases émises par des athlètes pourtant surentraînés, avant de prendre part à une épreuve. Combien ont déjà vu des athlètes avec des maux physiques avant ou pendant une compétition…
Quiconque a déjà passé la porte d’une infrastructure sportive durant une compétition a pu observer ces mécanismes. C’est ce qui rend la compétition ou la pratique durant les entraînements si difficiles : garder ces objectifs en tête (technique, de résultat) tout en gérant ces émotions.

Néanmoins, même si ces données font la richesse du sport de part leurs incertitudes des solutions existent. Pour que la performance ne rime plus avec mal être mais avec plaisir. Tout sportif a le droit de vivre au mieux sa pratique et doit pouvoir développer ses capacités au maximum. Certes, la pratique sportive repose sur des socles solides tel que le physique, la technique et la tactique mais nous ne devons pas négliger la part du mental. Et c’est en s’appuyant sur ces bases que la préparation mentale intervient.


Definition


Selon J.Fournier (Cahier de l’institut national du sport), la préparation mentale est « … un apprentissage d’habileté mentale et d’habileté cognitive dont le but principal est optimiser la performance personnelle de l’athlète tout en promouvant le plaisir de la pratique et en favorisant l’atteinte de l’autonomie.»
Le but du préparateur mental est optimiser la performance aussi bien à l’entraînement qu’en compétition, tout en préservant l’équilibre et l’épanouissement.
Pour se faire, la préparation mentale s’attachera effectivement à travailler les habiletés cognitives (gestion des émotions, concentration, confiance en soi…) et mentales (imagerie, discours interne, capacités à se relaxer…) de l’athlète. Au même titre qu’un geste technique ou qu’un volume respiratoire, ce sont des habiletés entraînables.
L’objectif principal sera de venir renforcer la motivation, la confiance, l’activation, la concentration ainsi que les émotions de l’athlète (Modèle de performance mentale de Jim Taylor), afin que celui-ci puisse gérer au mieux son environnement sportif (club, staff…) son environnement familial (soutien, projection…), son parcours, ses objectifs et ses ressources mais aussi son histoire de vie, sa carrière professionnelle et sa culture. Bien sur, la démarche selon le niveau, l’âge et le temps sera mise en place de manière différente.


Lever les idées reçues


Dans le staff technique ainsi que dans l’environnement général du sport, il y a énormément d’idées reçues.


• La première est que la préparation mentale est réservée aux sportifs de haut niveau.
Il en est rien. Tout un chacun ; et dès lors où il y a une pratique sportive, à le droit de bien vivre, ainsi que développer ses habiletés mentales afin de remplir ses propres objectifs.


 • La seconde est qu’on ne fait appel à un préparateur mental que lorsque l’on en a vraiment besoin, c’est à dire quand il ne reste que peu de temps, et un peu quand tout à déjà échoué.


• Loin d’être une solution magique distribuée par des merlins l’enchanteur, la préparation mentale demande apprentissage, prise de conscience et expertise. Par conséquent, il est toujours difficile d’intervenir dans l’urgence sans garantie de la réaction de l’athlète à temps. Néanmoins, aucun préparateur mental ne refusera de prendre en charge un athlète dans le besoin. En revanche, et dans l’intérêt du sportif ainsi que de sa performance futur, il serait bon de continuer le suivi jusqu’à autonomie complète dans l’utilisation des outils et une réelle amélioration dans la vision des problèmes survenus.


• Les préparateurs mentaux sont des gourous qui veulent prendre la place de l’encadrement technique.
Les préparateurs mentaux, possèdent une connaissance approfondie du sport et des mécanismes cognitifs. Cependant, ils ne sont en aucun cas des techniciens et encore moins des chefs de sectes. Pour la plupart, ce sont d’anciens sportifs (de haut niveau ou pas) ayant suivis des cursus universitaire et professionnel sérieux et diplômant. Le but de tout préparateur mental est d’offrir un cadre neutre ou tout sportif quel qu’il soit peut venir exprimer librement ses difficultés en dehors de son environnement sportif habituel. Le préparateur mental doit s’intégrer au sein d’une équipe pluridisciplinaire afin de faire coïncider les objectifs de tout le monde.


• L’entraîneur peut faire la préparation mentale lui même
Bien évidemment, l’entraîneur à la capacité de tout faire que cela soit le physique ou le mental, bien qu’il ne possède pas toujours tous les outils par manque de connaissance. Néanmoins, le préparateur mental doit rester dans l’influence et l’impartialité face à un sportif afin de lui faire prendre le recul nécessaire à la prise de conscience de ces problématiques. Un acteur engagé totalement au quotidien dans la quête de la performance avec une personne ne peut avoir ce regard.


• Nous manquons de temps
Effectivement, les emplois du temps de la plupart des sportifs sont très chargés. Cependant, les sportifs trouvent toujours le temps de rajouter une heure de physique, de danse (pour certaine discipline) ou d’entraînement afin d’être encore plus performant. Mais le mental fait parti intégrante de leurs buts et de leurs objectifs. Pour les entraîneurs, selon les statistiques, ce serait même 50% de la réussite. Alors une heure toutes les semaines ou les deux semaines, au sein de sa structure ou dans un cabinet à proximité de chez eux, pris au mieux pour le sportif avec le préparateur mental. Est ce si impossible ?


• C’est une preuve de faiblesse :
Que dire sur cette idée reçue. Est ce que faire de la préparation physique, est une preuve de faiblesse ? Pour quelle raison, entraîner ses habiletés mentales le serait plus que les habiletés physiques ?



Comment choisir un préparateur mental


Un préparateur mental est quelqu’un qui a suivi un cursus universitaire (STAPS ou psychologie) et qui a pu compléter sa formation avec des diplômes universitaires en préparation mentale et psychologie du sport comme il en existe à Lille, Dijon, Bordeaux, Liévin… Le préparateur mental peut avoir des formations professionnelles également avec des spécialités telles que la sophrologie, l’hypnose, la PNL, la relaxation coréenne, le coaching et bien d’autres… Bien évidemment, il ne faut pas négliger les connaissances qu’il pourrait avoir concernant le sport et la compétition.


Il s’attachera avant tout à favoriser l’autonomie de l’athlète ainsi que l’amélioration de sa performance par des prises de conscience et également grâce à l’apprentissage d’outils dont il dispose, après avoir diagnostiqué les problématiques de l’athlète (passation de test possible pour connaître le niveau des habiletés).
Le préparateur mental est à bien distinguer du psychologue du sport (DEES de psychologie, Bac +5 reconnue par l’Etat sous le terme psychologue) qui a une fonction différente du préparateur mental. Pour sa part, et comme dans les psychothérapies, le psychologue s’attardera à comprendre l’impact du sport sur l’individu.



Bibliographie :


Richard H Cox, Psychologie du sport, Ed. de Boeck.
Edgar Thill, Guide pratique de la préparation psychologique du sportif, Ed. Vigot collection sport et enseignement.

Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

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