Préambule

La maladie Sinding-Larsen et Johansson est une pathologie fréquemment rencontrée en traumatologie du sport. Elle est due aux microtraumatismes répétés créés par la sollicitation excessive des membres inférieurs (course, saut, réception et impulsion). L’appareil extenseur tracte alors, sur la pointe de la rotule qui est en voie d’ossification.

LE CAS CLINIQUE :


Virginie H. 12 ans, pratique la gymnastique à haut niveau ( 20 heures par semaine). Elle se plaint de douleurs du genou droit qui s’aggravent depuis 1 mois. Les impulsions et les réceptions sont très douloureuses.


Cette jeune gymnaste a consulté pour des douleurs du genou droit survenues progressivement. A l’examen , le siège de la douleur est antérieur sur le tendon rotulien avec quelques craquements . Le diagnostic retenu est une tendinite du genou. Le traitement consiste en l’application biquotidienne de pommade anti-inflammatoire avec un arrêt des activités pendant 8 jours. Les douleurs ont disparue et virginie a repris son entraînement. Au bout de quelques jours les douleurs reviennent. Elle continue son entraînement tout en appliquant de la pommade. Devant la persistance des douleurs, elle décide de consulter un spécialiste.


A l’interrogatoire, elle indique que la douleur l’empêche d’effectuer ses sorties aux barres asymétriques et à la poutre; toute acrobatie au sol est impossible. Elle présente un léger gonflement au niveau de la pointe de la rotule. Il n’existe pas de boiterie, et à l’examen clinique la mobilisation de la rotule est indolore sans gonflement. La contraction isométrique du quadriceps (muscle de la cuisse) est douloureuse ainsi que la flexion complète du genou en position allongée sur le ventre. Devant la symptomatologie, on évoque une Maladie de Sinding-Larsen et Johansson. La radiographie de profil du genou droit ( radiographie bilatérale) confirme le diagnostic en montrant des calcifications irrégulières au pôle inférieur de la rotule. Il s’agit bien d’une ostéochondrose de la rotule. En revanche la tubérosité tibiale antérieure n’apparaît pas fragmentée.


Le traitement est basé sur un repos relatif avec des séances d’étirement du quadriceps. Des séances de mésothérapie complèteront le traitement ainsi que le glaçage quotidien du genou. La gymnastique en compétition a été suspendue, et l’entraînement est adapté à la lésion ( pas d’acrobatie, pas de saut, ni de sortie d’engins ). La surveillance se fera cliniquement et radiologiquement pour éviter la récidive. La guérison sera totale à la fin de la croissance osseuse de la rotule.


 


LA MALADIE DE SINDING-LARSEN ET JOHANSSON EN 3 POINTS :


 


1- LE MÉCANISME


La maladie Sinding-Larsen et Johansson est une pathologie fréquemment rencontrée en traumatologie du sport. Elle est due aux microtraumatismes répétés créés par la sollicitation excessive des membres inférieurs (course, saut, réception et impulsion). L’appareil extenseur tracte alors, sur la pointe de la rotule qui est en voie d’ossification. Il s’agit d’une apophysose qui survient chez un enfant sportif ( 11 et 13 ans ).Cette apophysose en générale unilatérale peut être associée à la maladie d’Osgood schlatter.


 


2 – LA CLINIQUE ET LE BILAN


Le diagnostic essentiellement clinique ne pose pas de difficulté. En effet, le jeune sportif consulte pour une douleur localisée à la pointe de sa rotule, qui survient au cours de son activité sportive. Il nous montre avec précision le siège de sa douleur (la pointe de la rotule). La contraction isométrique du quadriceps reproduit la douleur ainsi que son étirement en procubitus. La palpation de la pointe de la rotule est très douloureuse.


Le bilan radiographique est indispensable au diagnostic en mettant en évidence des calcifications irrégulières de la pointe , une fragmentation de la pointe, une non-ossification du centre osseux secondaire, voire une rotule normale. La symptomatologie peut précéder les signes radiographiques.


Il existe 5 stades décrits par Medlar :


stade 1 : aspect normal de la rotule


stade 2 : calcifications irrégulières de la pointe de la rotule


stade 3 : fusion des calcifications


stade 4 A : incorporation de la calcification donnant un aspect normal de la pointe


stade 4 B : absence d’incorporation de la calcification qui reste séparée de la rotule


 


3 – LE TRAITEMENT


Le traitement est généralement difficile à faire accepter au sportif. En effet, seul le repos sportif complet pendant 4 semaines minimum, permet la disparition des symptômes. Toutefois, pour certains sports, l’activité pourra être continuée en diminuant au maximum les sollicitations des membres inférieurs (éviter les impulsions réceptions en gymnastique, et favoriser tous les éléments gymniques en suspension, par exemple) et en effectuant des séances d’étirement de l’appareil extenseur, ainsi qu’un glaçage pluriquotidien. Enfin, des séances de mésothérapie pourront être pratiquées par un médecin formé à cette pratique. En fonction du calendrier sportif, et après un repos complet de 2 mois, si la douleur ne disparaît pas, une genouillère (en résine) sera mise en place pour une durée de 2 semaines. A l’ablation de la résine, la reprise sera progressive et précédée de séances de rééducation (étirement et renforcement du quadriceps et des ischio-jambiers). La guérison sera totale à la fin de la croissance osseuse de la rotule.


 


BIBLIOGRAPHIE :


Medlar RC, Lyne ED 1978


Sinding Larsen- Johansson disease. Its etiology and natural hystory.


J. Bone Joint. Surg., 60-A : 1113-1116


 


 


 

Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

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