Préambule

Le suivi traumatologique de sportifs demande une recherche permanente, de la part du médecin, de thérapeutiques rapides, efficaces, indolores et respectant la loi antidopage. La mésothérapie représente le cadre idéal, de part sa simplicité et son efficacité. Encore faut-il avoir été formé à cette technique.

Le suivi traumatologique de sportifs demande une recherche permanente, de la part du médecin, de thérapeutiques rapides, efficaces, indolores et respectant la loi antidopage. La mésothérapie représente le cadre idéal, de part sa simplicité et son efficacité. Encore faut-il avoir été formé à cette technique.


Même si l’on retrouve l’ancêtre du multiponcteur en 460 avant J.C. lorsque Hippocrate avait soulagé un berger de l’île de Cos souffrant d’une épaule bloquée par l’application d’une feuille de figuier de barbarie, la mésothérapie est une technique médicale mise au point par le Dr Michel Pistor en 1952. Elle consiste à rapprocher le traitement du lieu de la douleur, et l’axiome « peu, rarement et au bon endroit  » doit être mémorisé par tous mésothérapeutes qui se respectent. Il existe de nombreuses définitions mais la plus représentative est la suivante: c’est un mode d’administration différent des médicaments, avec injection intradermique, permettant d’en potentialiser et prolonger l’action.


De nombreuses études ont été pratiquées afin d’accréditer la mésothérapie.Nous en retiendrons deux pour le présent exposé. Le Coz J. et Dupont J.Y. (1983) ont pratiques des prélèvements sanguins et de synoviale du genou sous arthroscopie après injection d’AINS par voie intradermique, sous cutané et intramusculaire. Cette étude montre que du produit est retrouvé au sein de l’articulation et qu’il se délite très progressivement dans la circulation lorsqu’il est injecté en intradermique. Kaplan A. et Courtisa G. (1989) ont tenté une approche pharmaco-cinétique en effectuant une étude scintigraphie « corps entier » au gluconate 99 mTc par voie intraveineuse et intradermique. Par voie intradermique, le produit stagne au niveau de la peau, le passage sanguin est lent et l’éliminations urinaire est faible. La peau se comporterait alors comme un réservoir permettant la diffusion progressive d’un médicament (Travaux de Vickers C.F.H. et al. 1980). De plus il n’existe pas de premier passage hépatique et les effets secondaires des médicaments sont extrêmement réduits.


Le matériel de mésothérapie se résume à des aiguilles à usage unique de différentes tailles (4 et 6 mm) d’un diamètre de 4/10, à cônes luër se fixant sur des seringues classiques (2.5, 5, 10 cc) lorsque le praticien pratique en manuel. Il existe des pistolets mésoinjecteurs à plusieurs fonctions permettant chez des praticiens entrainés, d’effectuer des injections quasi indolores.


Les produits sont les mêmes que ceux utilisés en pratique quotidienne en allopathie. Le médecin devra respecter certaines consignes (ne jamais injecter de floculat, diluer les produits ayant une viscosité importante, ne pas mélanger plus de trois produits, connaitre les éventuelles effets secondaires…).


L’acte de mésothérapie se déroulera après avoir posé un diagnostic précis comportant un interrogatoire, un examen clinique et d’éventuels examens complémentaires. Puis le médecin recherchera des contre indications (sujet allergique sèvre, immunodéprimé, sujet pusillanime). Le sportif sera informé sur la mésothérapie, et sera installé dans une position confortable, le confort prime pour une véritable détente. Le sportif sera informé sur l’évolution de sa douleur (hyperalgie le jour même, amélioration immédiate avec un effet rebond vers le troisième jour, amélioration tardive en fin de semaine, aucun effet) et les rythmes des séances (en général hebdomadaire).


L’intérêt en traumatologie du sport est indéniable, car la mésothérapie permet de traiter un grand nombre de pathologies dans des délais extrêmement rapide avec très peu d’effet secondaire. De plus l’observance est totale et il est possible de pratiquer une séance même s’il existe une contre indication aux AINS par voie générale. Les pathologies musculaire, tendineuse, ligamentaire, osseuse et cartilagineuse sont omniprésentes dans le milieu sportif. Il convient alors d’agir vite, sans effet secondaire, de façon compatible avec la loi anti-dopage et la reprise immédiate de l’entrainement. La mésothérapie représente cet intérêt indéniable dans le traitement des pathologies lies à l’activité physique.


La mésothérapie n’est pas d’un usage exclusif, et peut être associée à d’autres thérapeutiques en fonction de la pathologie avec les précautions d’usage (massage transverse profond, physiothérapie…). Elle ne doit pas différer une chirurgie.


 


BIBLIOGRAPHIE :


Chaduteau P.  2002


Mésothérapie et sport.


Sport Med, 138, 29-30.


 


Le Coz J. 2004


Traité de mésothérapie.


Masson Ed.

Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

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