Préambule

Les lésions méniscales sont fréquentes chez le footballeur. Leurs traitements et surtout leurs suivis sont bien codifiés ; ce qui permet la plupart du temps d’éviter les complications. Le rôle du ménisque est important, car il permet d’améliorer la stabilité de l’articulation, la lubrification et la proprioception.

Les lésions méniscales sont fréquentes chez le footballeur. Leurs traitements et surtout leurs suivis sont bien codifiés ; ce qui permet la plupart du temps d’éviter les complications. Le rôle du ménisque est important, car il permet d’améliorer la stabilité de l’articulation, la lubrification et la proprioception. D’autre part, il est maintenant prouvé que le ménisque permet par son changement de tension interne, de résister à la compression et améliore l’absorption dynamique des chocs, lors du mouvement du genou. Il faudra toujours essayer de le conserver (suture méniscale). Malheureusement, dans certain cas la fissure est importante (anse de sceau) et nécessite une arthroscopie. La résection sera faite à minima jusqu’à obtenir un moignon périphérique régulier, sans fragment instable. Ceci dans le but de protéger au mieux le cartilage . La technique sera différente en fonction du ménisque, de la localisation et du type de fissure. Le kyste méniscal sera traité dans le même temps. Les suites post opératoires sont généralement simples, d’autant qu’il s’agit de sujet jeune et sans lésion cartilagineuse. Toutefois, il ne faut pas permettre une reprise trop précoce qui ne laisse pas le temps au genou de s’adapter à sa nouvelle biomécanique. Les cartilages peuvent être le siège de lésion qui accompagne la fissure méniscale ou être la conséquence d’un retard de diagnostic. Il faut éviter absolument la chondrolyse ou la récidive d’une lésion méniscale qui n’a pas eu le temps de s’adapter, avec une musculature insuffisante (hydarthroses à répétitions) . Ces lésions se compliquent d’autant plus vite qu’il existe une déformation en varum ou valgum . La viscosupplémentation peut compléter l’arsenal thérapeutique. Les injections d’acide hyaluronique au niveau du genou sont aujourd’hui bien documentées et montrent des améliorations significatives sur les lésions chondrales, tant à court qu’à long terme . La viscosupplémentation est une technique d’injections intra-articulaire d’acide hyaluronique qui favorise la restauration de la viscosité et de l’élasticité du liquide synovial. De plus, elle permettrait d’augmenter la sécrétion autocrine d’acide hyaluronique, entraînant un phénomène de visco-induction, pouvant expliquer les effets à long terme. Du fait des lésions méniscales fréquentes chez le footballeur, généralement associées à des lésions chondrales, il est logique de penser que ce traitement sera efficace.


 


PROTOCOLE :


Le protocole de traitement avec de l’acide hyaluronique consiste à effectuer trois injections à 8 jours d’intervalle. Ces injections sont encore plus efficaces lorsque le genou est sec . Pour une meilleure efficacité , il faudra débuter le protocole 1 mois après l’arthroscopie, lorsque le genou est sec, mobile et avec un quadriceps permettant le verrouillage. En cas de gonflement (méniscectomie externe) une ponction sera effectuée, suivi d’une infiltration de corticoïde. Le protocole sera débuter 15 jours après, en l’absence d’inflammation. Après l’infiltration d’acide hyaluronique, il faudra conseiller au footballeur un repos relatif de 24 heures, puis la rééducation et les activités physiques (vélo, footing) seront reprises très progressivement sous le contrôle du staff médical.


 


TECHNIQUE D’INJECTION :


Il existe plusieurs voies d’abord pour l’injection d’acide hyaluronique en intra-articulaire au niveau du genou (voie antérieure, voie externe, voie interne). Il convient d’utiliser celle que le médecin maîtrise le mieux.


L’ensemble de cette procédure ressemble à toute infiltration. Les précautions à respectées sont les mêmes. Le lavage et la désinfection des mains sont indispensables, ainsi que l’utilisation de gants stériles. L’utilisation du matériel est à usage unique et jetable , ce qui évite les manipulations à risque. Une anesthésie peut être pratiquée.


la Video de la technique


 


SUIVI ET CONSEILS :


Il faut informer le footballeur d’une éventuelle inflammation passagère liée à l’injection. Il faudra éviter une reprise trop rapide des jeux de ballons, et vérifier l’état de la musculature (test isocinétique). L’augmentation de l’entraînement sera progressif et tiendra compte de la clinique, des sensations du joueur et des paramètres (durée, intensité, fréquence, récupération). Il est possible d’associer à ce protocole, des compléments nutritionnels pour une durée de 3 mois ( chondroïtine, glucosamine…). Le suivi clinique et radiologique sera adaptés en fonction du degré d’usure, de l’âge du sportif , de son niveau et de son poste.


 


CONCLUSION :


L’injection intra-articulaire d’acide hyaluronique dans les suites d’une méniscectomie est bien tolérée. Elle doit être pratiquée par des médecins expérimentés avec une asepsie rigoureuse. Elle permet généralement la reprise du football, tout en préservant le capital cartilagineux du joueur.


 


BIBLIOGRAPHIE :


Chaduteau P. Acide hyaluronique chez le sportif : ébauche d’un guide de bonne conduite. J Traumatol Sport (2012).

Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

Tags