Kévin âgé de 17 ans est un joueur de handball. Au cours d’un contre, il reçoit le ballon sur le doigt. Il continu le match. Au bout d’une semaine, il constate que son doigt reste en flexion. Il décide de consulter. L’examen clinique est caractéristique d’un Mallet Finger avec un déficit d’extension de P3 sur P2. Il s’agit donc d’une rupture du tendon extenseur. Le bilan radiographique est systématique et révèle un arrachement osseux, mais sans subluxation de P3. Le traitement consiste par la mise en place d’une attelle de Stack pendant 7 semaines. L’hyperextension de P3 sur P2 entraine la réduction du fragment ostéocartilagineux. A l’ablation de l’attelle, la radiographie de contrôle est satisfaisante, et Kévin peut reprendre l’entraînement.
C’est un traumatisme fréquent dans les sports de balle, et de diagnostic facile. La mauvaise réception d’un ballon ou le choc direct sur un doigt en extension avec une flexion forcée de l’inter-phalangienne distale, entraîne une rupture de la bandelette distale du tendon extenseur sur P3. La conséquence est alors la déformation du doigt en maillet ou « mallet finger ».
Le diagnostic est évident devant la déformation typique du doigt. Le traumatisme entraîne une flexion permanente de P3, réductible en passif mais irréductible en actif. La douleur n’est pas au premier plan, et le sportif consulte souvent tardivement devant la persistance de la déformation. Le bilan radiographique est indispensable, à la recherche d’un arrachement osseux. Le cliché de profil apprécie la tendance spontanée à la subluxation palmaire de l’IPD, sous l’effet de la traction du fléchisseur. Il convient de vérifier si le fragment ostéoarticulaire est réductible en extension.
Le traitement est le plus souvent orthopédique par la mise en place d’une attelle en hyperextension de l’IPD réalisée en matériel thermo-formable. Elle sera laissée en place pendant 7 semaines. Le traitement orthopédique peut encore être mis en place pour une lésion datant de 4 semaines (Gaberman S.F. et al). S’il existe un fragment osseux, on vérifiera que ce dernier est réduit lors de la mise en place de l’attelle. Dans le cas contraire, la reposition chirurgicale du fragment semble préférable.
Le traitement des lésions anciennes est chirurgical. Il ne doit être envisagé que si la gêne fonctionnelle est importante.
BIBLIOGRAPHIE :
Mansat M. et Ch 1989
Le coude, le poignet et la main du sportif.
Masson Ed.
Gaberman S.F., Diao E., Peimer C.A. 1994
Mallet finger : results of early versus delayed closed treatment.
J. Hand Surg., 19a, 850-852.