Préambule

Il s’agit d’un syndrome douloureux micro-traumatique qui siège dans les 2/3 moyens et inférieurs de la face interne du tibia. Elle touche essentiellement le sportif. Néanmoins, elle peut aussi apparaître chez la personne non sportive si celle-ci marche avec une intensité importante sur un terrain dur durant la journée (commercial, itinérant).

QU’EST CE QUE LA PÉRIOSTITE TIBIALE?


Il s’agit d’un syndrome douloureux micro-traumatique qui siège dans les 2/3 moyens et inférieurs de la face interne du tibia. Elle touche essentiellement le sportif. Néanmoins, elle peut aussi apparaître chez la personne non sportive si celle-ci marche avec une intensité importante sur un terrain dur durant la journée (commercial, itinérant).


C’est une douleur qui ressemble à une brûlure qui survient à l’effort et pouvant perdurer un ou deux jours après l’activité, en donnant la sensation de recevoir un coup dans le tibia à chaque pas.


On retrouve une douleur diffuse sur la face interne du tibia, presque toujours extrêmement forte à la pression directe.


 


QU’EST CE QUE LE PÉRIOSTE?


Le périoste est le revêtement des os qui en assure la croissance en épaisseur, en apposant des couches osseuses successives au fur et à mesure de la croissance.


Le périoste permet notamment l’insertion des tendons et ligaments sur l’os.
Ainsi, les microtraumatismes répétés sous forme d’ondes de chocs doublés d’un excès de contrainte (notamment par traction) au niveau des insertions des tendons ou des muscles vont entrainer une inflammation du périoste pendant quelques semaines. Une périostite est ainsi une inflammation de ce tissu.


 


L’ORIGINE DE LA PATHOLOGIE


C’est surtout un ensemble de facteurs favorisants :


Les extrinsèques, ou liés à l’extérieur :


Marathoniens sur terrain dur : ici nous serons face à un combiné de vibrations excessives à cause du terrain, avec un sport qui tire déjà beaucoup sur les insertions musculaires.


Sport de saut, de réception comme le Basket, comme le Volley Ball.


Défaut d’un geste technique lors de la pratique sportive


Augmentation brutale de la charge de travail par un excès d’entrainement


Chaussures inadaptées (dureté, chaussures portant déjà une correction comme par exemple « supinatrices » ou « pronatrices ». A ce sujet, attention à ce type de chaussures qui sont souvent provocatrices de pathologies, il vaut mieux faire faire une semelle orthopédique sur mesure par un podologue qui corrigera avec précision les malpositions du membre inférieur lors du sport).
De même, les chaussures plates, avec une semelle fine vont augmenter les tractions sur le périoste par les muscles postérieurs de la jambe. Les chaussures de ville avec un talon en bois peuvent transmettre des vibrations trop importantes, surtout si elles n’ont pas de « bon bout », qui est une pièce plus souple fixée au niveau du talon.


 


Les intrinsèques, ou liés au corps humain lui même :


Pied valgus :
Un pied valgus est un pied qui s’affaisse vers l’intérieur lors de la marche. Cette malposition peut être provoquée par un très grand nombre de facteurs, qu’ils soient articulaires, ligamentaires, ou musculaires. On retrouvera ce type de pied très souvent chez le coureur de fond chez qui la fatigue musculaire ne rattrape plus le pied, qui s’effondre.


Les muscles qui vont subir ces tensions sont des muscles qui vont s’insérer sur le périoste, ce qui provoquera une douleur périostée.


Les articulations supérieures peuvent aussi favoriser les périostites. Le genou ou la hanche pourront entrainer le pied dans un mouvement pathologique.


On peut aussi mentionner un facteur important qui est un manque de souplesse du groupe musculaire postérieur (muscle du mollet, notamment le soléaire), qui augmente les tractions sur les structures périostées. 
En effet, certains muscles postérieurs de la jambe s’insèrent en partie sur le périoste jambier et entrainent une douleur projetée à la face interne du tibia. Certains de ces muscles sont retrouvés dans la lutte contre le valgus


 


CONSULTER UN PROFESSIONNEL AVANT DE S’AUTO-SOIGNER


Attention cependant à ne pas se tromper dans le diagnostic car une douleur du tibia peut être due à un grand nombre de facteurs, telle la fracture de fatigue du tibia, la tendinite du tibial antérieur, un syndrome de loge de la jambe. Certaines pathologies peuvent être bien plus graves qu’une simple périostite.


Le mieux est donc de consulter un professionnel de santé qui est en mesure de diagnostiquer le problème réel et de mettre en place un parcours de soin efficace afin d’obtenir un soulagement rapide de la douleur.



Le podologue effectuera, à la suite d’un examen clinique précis une paire de semelles orthopédiques réalisées sur mesure. Elles se composeront de différents éléments qui permettront de corriger les différentes malpositions notées lors de son examen.


Si la douleur est trop forte et vous empêche de vous déplacer, vous pouvez en attendant une consultation apposer du froid à l’endroit de la douleur.


 


EXAMENS COMPLÉMENTAIRES HABITUELS


La scintigraphie osseuse  mettra en avant une hyperfixation noire sur le cliché dans la zone concernée par la périostite. En cas de facture de fatigue, nous verrons clairement un trait d’hyper fixation. D’autres examens complémentaires peuvent être demandés afin d’éliminer certains diagnostics différentiels.


 


BIBLIOGRAPHIE :


LABAREYRE H.,BOUVAT E., ROLLAND E., ROGER B.


Douleurs d’origine tibiale chez le sportif.


Journal de traumatologie du sport (Revue ) , 2000, vol. 17, n° 3, p. 163-177.


 


 

Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

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