Les lésions génératrices sont essentiellement la luxation antérieure de la gléno-humérale, la chute sur le moignon de l'épaule, sur le bras en extension. La notion de geste sportif est importante à connaître, car il nous permet d'appréhender le type de lésions. En effet, dans un étude rétrospective Panisset J.C. et Gangloff S. (1993) retrouvent chez des sportifs présentant une instabilité chronique antérieure de l'épaule
(Avec 82% d'antécédent de luxation) :
- 17 % "armé" sport de lancé, tennis, crawl
- 28% "armé contré" basket Ball, hand Ball, judo, full contact
- 48% "contact" football, rugby, ski, moto cross
- 7% "sport sans risque" vélo, footing.
Le diagnostic clinique repose sur un interrogatoire rigoureux et un examen clinique programmé et comparatif. La symptomatologie a pu être brutale (luxation) ou progressive. Les impressions du sportif au décours du traumatisme sont représentées par une sensation d'insécurité lors du geste de l'armé, d'une sensation de ressaut, d'un blocage, de craquement, d'une impression de bras mort. Il est important de lui demander le type de mouvement qui reproduit la douleur et/ou l'instabilité. A l'examen clinique, on ne note pas de déformation ni d'amyotrophie. La mobilité active et la mobilité passive sont normales. Le testing musculaire est négatif. Des tests spécifiques pourront compléter l'examen clinique. L'étude de la position de l'armé du bras se fera en demandant au sujet d'effectuer une rétropulsion horizontale et rotation externe forcée. Cette manoeuvre engendre une appréhension de la part du sujet et reproduit la sensation d'instabilité.
La laxité de la gléno-humérale sera testée à l'aide de trois tests:
- la laxité inférieure sera testée en effectuant une traction axiale vers le bas (test de Neer)
- la laxité antérieure sera vérifiée en imprimant à la tête humérale un glissement vers l'avant, réalisant un tiroir antérieur (test de Rodineau-Rockwood)
- la laxité postérieure sera étudiée en réalisant une poussée axiale du bras en flexion- rotation interne.
Le bilan radiographique comportera des clichés comparatifs, de face en rotation indifférente, en rotation interne, en rotation externe, et un profil de Bernageau (standard et dépassé), à la recherche de la lésion de Hill Sachs et de fractures (fracture du trochiter, fracture du rebord glénoïdien inférieur). Dans le cas ou ce bilan est strictement normal, et que la symptomatologie est très évocatrice, il convient de faire pratiquer un arthroscanner à la recherche d'une lésion du bourrelet glénoïdien.
Au terme de cet examen clinique et radiologique, le degré lésionnel pourra être apprécié afin d'envisager le traitement dans les meilleurs délais.